Gêne et distance

Retiens ton souffle
Ne pense plus à ce va et vient
Entre sujet et compliment.
Tu souffres d’éjaculation précoce.
Un simple je t’aime,
Que tu ne sais retenir assez longtemps,
Pris comme une agression du fossé
Contigu à ton cœur.

Les pensées humides qui s’accumulent
Sur son soutien gorge, ses vêtements, ses lettres,
Sont justes le peloton d’exécution
De ceux qui arrivent trop tôt.

Ce mot fissuré est un trou dans ta volonté,
Il avance et tu ne parviens pas à le retirer.
Une fois venu il est trop tard.
Affiche ta honte, montre ta gêne,
Tu n’obtiendras pas d’autre étreinte,
Personne ne te réclamera, comme on le fait
Des musiciens pour un second rappel.

A profésrer des mots qui te reviennent
Tel la morsure d’un serpent agile
Tu ne sais toujours pas
Que ce que tu as versé sur ta page
Ne laisse pas de trace.


Photo © tamaghis
Texte© Pascal Sauvaire

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