A proprement dire


On survit aux mots qu’on n’a pas écrits.
Les autres toujours improbables
Sont nos fuir à mesure.

Les yeux mi clos ils pointent
Le sol ou l’horizon de leurs bâtons,
En attendant que sur nos lèvres
Sourdes, un ciel de couleurs éclate
Bleu colza.

Sur cette mer, sur ses accotements
Je suis nuage, puis m’effiloche
En essayant de me résumer
Sans écraser des verbes unijambistes.

Je suis nuage dételé
Dans ce ciel vagabond.
A cheval sur du vert foncé
Je reste muet à proprement dire.


Photo © (Photo foureyes)
Texte© Pascal Sauvaire

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