Lierre noir


Des pans du passé se détachent
Comme arrachés d’un cahier à spirales.
On dirait le mur de ta maison
Rongé de lierre,
Lierre noir sur la page
Avant qu’elle ne sombre.

En tout je m’ignore,
Ce que j’ai cru être,
A peine un souffle neuf,
Se brouille encore.

De la maison il ne reste
Qu’une porte
Pour que je puisse y glisser
Mes derniers plis,
Brouillons incertains,
Imparfaits  et arbitraires.

Sur le sol froissé gît encore
Les courriers du cœur.

Photo © Paul Baranowski
Texte© Pascal Sauvaire

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